« LA MER N’EST PAS UNE POUBELLE » et «LES NAVIGATEURS SOLITAIRES »
La série de gravures rehaussées à la plume intitulées « La mer n’est pas une poubelle » est issue d’une réflexion sur les menaces liées à la pollution de la mer par notre activité désordonnée. Les objets inutiles ou usagés délaissés par les hommes viennent à 80% se déverser dans les océans, lieu évidemment très commode pour enfouir avec discrétion nos déjections modernes. Mes navigateurs solitaires doivent éviter ces obstacles hétéroclites, ainsi que la convoitise humaine pour parvenir à leur terre d’asile, une quête qui peut s’apparenter à notre tentative éperdue pour éviter les écueils de la vie courante.
Sans sa coquille, l’homme est un animal sans protection. Balloté entre bêtise et suspicion, rejeté par des nationalismes étroits, il traîne son utilité et son histoire incomplète à travers mers et continents à la recherche d’un espace familier capable d’absorber son énergie. Observateur discret des êtres et des choses, souple et résistant, il est toujours prêt à saisir sa chance, même par vent contraire. En équilibre précaire, il sait que, comme notre passage sur terre, son visa de séjour sera bientôt périmé.